Quitter ou être quitté…

Faisant partie de la team mauviette, je préfère être quittée plutôt que d’avoir à affronter la peine, la déception ou l’incompréhension de l’autre. Car pour quitter quelqu’un, il faut avoir une sacrée dose de courage, ou d’estime de soi. N’ayant ni l’un ni l’autre, je suis donc le genre de nana qui reste dans une relation qui ne la rend pas heureuse, juste pour ne pas briser le cœur de ce pauvre garçon qui lui, par contre, ne s’est pas privé pour piétiner mes rêves.

Je fais le dos rond, je prends sur moi, j’essaie de me raisonner en me disant que de toute façon ce ne sera pas mieux ailleurs, que la vie de couple c’est fait de hauts et de bas.

Mais au final je finis par devenir une vieille bonne femme aigrie et cynique, un peu à l’image de tatie Danielle, à l’exception que je ne pisse pas au lit.

Je fais la gueule, je bougonne, je fais même la grève de la levrette, c’est te dire à quel point j’en ai plein les baskets ma Ginette !

Et pourtant, telle une desperate housewives, je reste fidèle au poste. Confectionnant des tonnes de petits gâteaux tout en sirotant le rhum de la recette, afin de m’évader de cette vie qui ne me fait plus vibrer.

Je rêve d’une vie où je n’aurai plus à servir de bonne ou d’assistante, d’une vie où le linge ne traînerait plus partout, où la vaisselle sale ne s’entasserait plus à longueur de temps dans l’évier. Je rêve surtout d’une vie où je pourrais être tranquille, sans avoir à gérer tout le monde, d’une vie où je serai traitée à ma juste valeur. Je rêve d’une vie à la Beyonce !

Mais le minuteur du four et l’odeur de cramé me ramène vite à la réalité. Je prends alors conscience que la diva qui sommeille en moi devra attendre encore un peu avant de briller de mille feux !

On dit souvent qu’il est plus facile de partir, que de recoller les morceaux, mais quand il te manque des bouts et que ta super glue est éventée, je ne suis pas sûre que rester soit l’idée de l’année. Sauf si comme moi, tu aimes te flageller avec un rameau d’Olivier en attendant que ton bien-aimé fasse sa valise, lassé de te voir bouder…