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  • Photo du rédacteurJolicerise

Disco Fever

Dernière mise à jour : 11 févr. 2022

Il est vingt-deux heures cinquante et ce soir c’est virée entre copines avec ma Ginette adorée.

La musique à fond, nous trinquons dans mon salon en nous faisant la beauté.

Ça fait une éternité que je ne suis pas sortie, autant te dire que je vais me la raconter comme jamais !

Eye-liner, faux cils et paillettes, tout y est ! J’ai même fait péter la gaine avec fessier intégré… Juste au cas où Brad Wish se serait égaré dans ce trou paumé.

Légèrement éméchées, nous décidons de décoller pour tester le coco bongo ! Une petite boîte miteuse à deux rues de chez moi, ça n’a pas l’air d’être la folie, mais au moins on peut y aller à pied. Car boire ou conduire, le choix de picoler s'est vite imposé !

Après avoir trébuché deux ou trois fois sur le trajet en riant comme deux otaries, nous arrivons devant notre lieu de débauche.

De son regard bovin, le vigile nous détaille de la tête aux pieds en nous demandant nos pièces d’identité ! OK, on est bien conservées, mais il ne faudrait pas exagérer…

Amusées, nous lui tendons nos permis de conduire, auxquels il jette un bref coup d’œil désintéressé. Avec un hochement de tête et sans un mot, cet idiot nous ouvre la porte en nous rendant nos sésames.

Une fois dans l’entrée, nous découvrons stupéfaites que la dame du vestiaire a l’âge de ma grand-mère. Elle est là, installée confortablement dans son fauteuil de matrone, avec sa caissette en fer, son plaid et ses charentaises fourrées…

Interloquées, nous déposons nos affaires en nous demandant, dans un morse oculaire, ce qu’on fout dans cette guinguette !

Planquées derrière nos lunettes de soleil démesurées, et affublées de nos sifflets anti-boulets, nous nous retrouvons dans une salle de disco fanée pleine à craquer de gens âgés, se trémoussant frénétiquement sur « On va s’aimer » de Gilbert Montagné…

Dépitées par ce ballet de dentiers, nous nous dirigeons vers le bar afin de noyer notre déception dans un mètre de shooters de vodka arrangée, qu’un relou s’empresse de vouloir payer… Merci papi, mais on n’avait pas prévu de sucer vos glaçons, désolées !

Pour nous débarrasser de ce pervers et pour nous éviter l’expérience d’une dose de GHB, nous nous dépêchons d’ingurgiter notre élixir afin d’aller enflammer le dancefloor de quelques pas chassés.

L’alcool faisant son effet, le show peut commencer ! Poussez-vous les bourrés, Véronique et Davina sont dans la place !

Nous nous empressons alors, de hisser notre cellulite sur une petite scène vide au fond de la piste pour entamer notre fameuse danse de la fessée sur « Partenaire Particulier ».

Complètement déchaînées, nous agitons nos bourrelets comme deux possédées. Telle Beyonce, je secoue ma criniasse à m’en faire perdre quelques neurones, quand un type se met à rouler sur notre estrade histoire de venir se frotter la nouille sur ma culotte rembourrée.

Euh... On va se calmer, j’ai peut-être l’air imbibée, mais je ne suis pas désespérée au point de me laisser tripoter les nénés par une momie alcoolisée…

En tournant la tête vers ma copinette pour chercher de l’aide, je m’aperçois qu’elle est également occupée à se faire coller par un édenté, chauve et bedonnant, qui lui bave sur le décolleté.

Pour tenter de l’impressionner, il lui bafouille à l’oreille qu’il est l’homonyme de Sylvain Mirouf et lui dégaine sa carte vermeille pour le lui prouver.

Effrayée à l’idée qu’il puisse faire disparaître son soutif par la pensée, mon amie chérie se met à s’époumoner comme une cinglée dans son sifflet pour lui signifier qu’il faut circuler. Écœurées et soûlées d’exciter tous les obsédés de l’EHPAD d’à côté, nous décidons d’écourter notre nuit de folie, pour rentrer terminer notre cubi de rosé devant un vieux reste de cassoulet réchauffé…




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